Alors que le gouvernement américain continue à jouer au chat et à la souris avec le génocide arménien, la résolution a été adoptée à 27 voix contre 21 par le Comité des Affaires étrangères. Reste l'approbation du Congrès à obtenir. Ne nous réjouissons pas trop vite cependant, ce n'est pas la première fois qu'on arriverait près du but pour le voir se dérober sous nos pieds à la dernière minute. Et avec le Président Bush qui a exprimé deux fois dans ces derniers jours son opposition au texte, les craintes peuvent être fortes à bon droit.
A noter aussi l'écho journalistique rendu de l'événement: ce matin à 8h, France Info annonçait simplement qu' une résolution reconnaissant le génocide des Arméniens avait passé la première étape aux Etats-Unis et que les autorités turques qualifiaient le texte d'inacceptable. Une heure plus tard, l'annonce ciblait l'indignation des autorités turques face à la résolution. Et il y a une demi heure, le journaliste disait: "les relations turco-américaines mises en péril par un texte de loi". Cela en dit long sur la manière dont on veut présenter ce qui se passe. Et comme aucun courant d'opinion n'est mobilisé sur la question, il y a fort à parier que cela ne retiendra l'attention de personne.
A titre d'illustration de la conscience morale des peuples, je mets ici le lien vers le discours d'ouverture de Lantos au Comité des Affaires étrangères d'hier. http://www.foreignaffairs.house.gov/press_display.asp?id=430
Selon lui le dilemme moral se réduit à deux termes incompatibles: d'un côté "témoigner la solidarité envers le peuple arménien" en qualifiant de génocide ce qui s'est passé en 1915 et de l'autre mettre en péril la vie des citoyens américains qui servent aujourd'hui en Irak et qui courraient un danger bien plus important si les relations turco-américaines se dégradaient au point d'empêcher aux Américains l'usage de la base militaire turque. D'un côté un simple mot donc, et une accolade dans le dos en signe de solidarité, de l'autre des périls bien concrets, bien réels, d'ici et maintenant. C'est cela qu'il appelle "un vote de conscience".
Tout est bon pour rejeter la responsabilité que le gouvernement américain a d'avoir décidé d'envoyer et de maintenir ses soldats en Irak. Pour moi ce serait plutôt cela, le vote de conscience.
Thursday, October 11, 2007
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1 comment:
Tout est bon pour rejeter la responsabilité que le gouvernement américain a d'avoir décidé d'envoyer et de maintenir ses soldats en Irak. Pour moi ce serait plutôt cela, le vote de conscience.
Taline,
Lantos had no choice but to frame the issue in the way he did. He supports a withdrawal of US troops from Iraq, but no Democrat in America can afford to look as if he is putting US troops in harm's way. They also cannot appear is if they are neglecting American strategic interests.
In any case, it is irrelevant whether or not American soldiers should be in Iraq in the first place; they are there, and it is legitimate to ask how a resolution might affect their safety. At the end of the day, however, Lantos's speech functioned not so much as an intervention against the resolution but as an attempt to cover all the bases by trying to show that this was a difficult but well-considered decision.
The result of this vote is surely encouraging. I think there is an excellent chance that House resolution 106 will pass, and I see more grounds for optimism than pessimism.
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