Sanction diplomatique pour abus de… vérité : c’est bien ce à quoi ressemble le rappel de l’ambassadeur des Etats-Unis en Arménie, John Evans, qui a quitté Erevan samedi dernier, un an avant la fin de sa mission. En avril dernier, peu avant la commémoration du 90ème anniversaire du génocide des Arméniens, le représentant de l’administration Bush avait dérogé à la loi de l’omission qui caractérise le discours politique américain sur cette question depuis des années.
Le funambulisme rhétorique de tous les Présidents américains au moment du 24 avril peut faire figure de certificat es acrobatie au cirque politique ; pour mémoire, rappelons simplement les contorsions du 24 avril dernier : « a terrible chapter of history" that "remains a source of pain for people in Armenia and for all those who believe in freedom, tolerance and the dignity and value of every human life." En utilisant le terme de génocide pour qualifier les massacres de 1915-1917, Evans a encouru les foudres de ses chefs, et en a payé les conséquences par l’abréviation de son mandat en Arménie. Il a eu beau, par la suite, tenter de minimiser le fait en expliquant qu’il donnait là son point de vue de particulier, forgé depuis deux ans par une connaissance plus approfondie de l’histoire du peuple arménien, rien n’y a fait. Justification maladroite peut-être, puisqu’elle mettait l’administration Bush devant une alternative soit peu flatteuse, si on choisit de lui accorder l’ignorance, soit franchement accusatrice, si on opte pour la mauvaise foi la plus totale face à des intérêts de puissance plutôt que d’humanité. Certes, dans l’un comme dans l’autre cas, l’administration Bush n’en serait pas à son coup d’essai…
Dernier rebondissement de l’affaire : la semaine dernière, le Sénat n’a pas pu faire approuver la nomination du bien-pensant Richard Hoagland en remplacement de John Evans, le sénateur Menendez ayant publiquement désavoué le refus des Etats-Unis de reconnaître le génocide arménien. Coup d’épée dans l’eau bien entendu puisque l’administration Bush a déjà tiré les conséquences de ce malheureux écart : maintenir la position américaine sur cette question gênante en prenant soin d’éliminer tout facteur de déviance dans le jugement …
Dernier rebondissement de l’affaire : la semaine dernière, le Sénat n’a pas pu faire approuver la nomination du bien-pensant Richard Hoagland en remplacement de John Evans, le sénateur Menendez ayant publiquement désavoué le refus des Etats-Unis de reconnaître le génocide arménien. Coup d’épée dans l’eau bien entendu puisque l’administration Bush a déjà tiré les conséquences de ce malheureux écart : maintenir la position américaine sur cette question gênante en prenant soin d’éliminer tout facteur de déviance dans le jugement …
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